Carole Quartelli

Schéma de pensée pessimiste

Ce schéma de pensée, qui nous pousse à anticiper le pire et à voir l'échec et la souffrance avant même qu'ils n'arrivent, peut transformer profondément notre vie quotidienne, affectant nos relations et notre bien-être. Et souvent, les personnes touchées s'en défendent, affirmant être simplement « réalistes ». Pourtant, ce mode de pensée est bien plus qu'une simple prise de précaution : c'est un schéma complexe qui nous piège dans la méfiance et le doute constant.

Pourquoi est-ce si difficile d'en sortir ?

Le schéma du pessimisme est ancré profondément pour trois raisons majeures :

Origines floues

Bien souvent, on ne sait pas vraiment pourquoi, ni quand, on a commencé à voir la vie de cette manière. Cela devient une habitude qui s'immisce sans que l'on s'en aperçoive.

Sentiment de normalité

Ce mode de fonctionnement nous semble « normal » ; on pense que c'est la seule façon de rester « les pieds sur terre ». Et parfois, on le défend même contre les autres, persuadé que c'est juste du bon sens.

Un blocage intérieur

Ce schéma nous bloque, nous rendant incapables d'agir autrement. On se protège en anticipant les déceptions, mais en réalité, cela nous prive des petits plaisirs simples et d'une vision plus sereine.

Une racine souvent liée à l'enfance

Ce pessimisme trouve souvent sa source dans l'enfance. Grandir dans un environnement strict, où la prudence et l'obéissance comptaient plus que la spontanéité et la joie, laisse des traces. Avec le temps, ce cadre rigide devient un filtre à travers lequel tout est perçu comme risqué, incertain et chargé de conséquences.

Les trois stratégies d'adaptation qui nourrissent le pessimisme

Face à ce schéma, on développe souvent trois comportements d'adaptation :

Soumission

On accepte cette vision pessimiste comme une réalité absolue, ne voyant que des scénarios négatifs.

Évitement

Par peur de l'échec ou de la déception, on fuit les engagements et les projets.

Compensation

Pour masquer nos peurs, on peut se forcer à être excessivement positif, bien que cela ne fasse qu'accentuer l'angoisse intérieure.

Ces stratégies, au lieu de nous apaiser, maintiennent ce schéma, nous laissant avec un sentiment de blocage et de mal-être.

Alors, comment faire ?

Cela peut paraître simpliste, mais reconnecter notre cerveau aux petits plaisirs est essentiel. Prenez un moment, chaque soir avant de vous endormir, pour chercher trois petites choses positives qui se sont passées dans votre journée. Cela peut être :

  • Un sourire échangé
  • Un beau coucher de soleil
  • Un message d'une amie qui a pris le temps de penser à vous

Ces petits moments, même s'ils semblent insignifiants, reconnectent le cerveau aux détails positifs de la vie. Comme quand on est enceinte et qu'on commence à voir des femmes enceintes partout, ou qu'on remarque toutes les voitures similaires à celle qu'on vient d'acheter.

Et si cette négativité devient trop lourde, n'hésitez pas à consulter un thérapeute. Parfois, il faut du soutien pour briser les chaînes du pessimisme et retrouver une vision plus sereine et joyeuse. Vous avez droit à ce bien-être, à cette légèreté.

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